Bienvenue sur le blog du Festival Voies Off des Rencontres d'Arles. Ces pages nous permettrons de rester en contact, et d'aborder la photographie sous de nombreux angles.
Le Festival Voies Off prépare sa 12ème édition. Douze ans à tenter de fixer de nouvelles images dans le flux immense de la création. Pour comprendre notre action, il faut faire l'option d'une plongée véritable, prendre à bras le corps ces histoires imparfaites que constitue chaque tentative.
Chercher des repères aujourd'hui, c'est accepter de n'en avoir que d'infimes. Trop d'images viennent hanter les consciences, jusqu'à les sécher, tarir le mouvement intérieur qui donne à penser. La photographie est-elle un art majeur ? Il y a longtemps que de nombreux critiques et essayistes se sont prononcés dans la négative. Cependant, cet art mineur nous place au centre du monde, par le biais du regard.
Nous défendons cette posture. Etre en prise directe avec la création la plus intègre, au delà des modes et des tendances. Conserver un vif intérêt pour ce que nous disent les artistes. C'est aujourd'hui une gageure. Adopter une ligne de conduite qui tend à favoriser la découverte et la surprise, au détriment de toute stratégie économique. On ne se refait pas...
Lorsque, en 1996, j'ai rencontré Antoine d'Agata pour la première fois, j'étais organisateur de festival depuis deux mois. J'ai compris dans l'instant qu'il se passait quelque chose d'important. Chacun l'a compris par la suite. Chacun était touché par ces images révélant une frontière qui scinde l'individu en deux. Tous le monde a revendiqué ces images, jusqu'à Caujole, jusqu'aux photographes de l'agence Magnum, jusqu'au jury de tous les festivals, les rédactions, les critiques. Parce qu'Antoine possédait ce que l'on cherche : une façon unique et singulière de regarder. Le trouble qui résulte de cette vision est immense. Il pousse chacun dans des retranchements, où il n'est pas possible d'assumer une vie banale. Antoine est de passage. Il emporte avec lui ce que nous aurions voulu être : capables de brûler la vie par les deux bouts. Voilà notre engagement : parcourir le monde pour rapporter des rêves, ou des cauchemards, qui nous regardent dans les yeux.
Notre engagement se résume à découvrir ceux qui, inlassablement, racontent l'histoire du monde, avec les armes si particulières de la photographie.
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